Galaxie 102 by Collectif

Auteur:Collectif [Collectif]
La langue: fra
Format: epub, mobi
Tags: SF
Éditeur: OPTA
Publié: 1972-11-02T06:13:44+00:00

Une explosion de rage le ramena aux commandes de la passerelle. Il réussit à leur envoyer un faible crachat des lasers de Ragnarok, alors qu’ils prenaient déjà des g. Futile. Puis il tira la tête du phagé sur son genou et la gifla, et puis il entreprit de remonter Topanga par une intraveineuse dans la toile d’araignée de ses vieilles veines. Comment diable ces faibles griffes avaient-elles pu tenir un secoueur ? Il étendit une pellicule de gel sur ses brûlures, serrant les dents pour calmer le tumulte de son estomac.

Une main sur le bouton de l’éjecteur, il hésita, une ride au front. Léo pouvait lui fournir les renseignements dont il avait besoin… Qu’est-ce qu’ils fabriquaient dans son secteur de patrouille ?

Son cerveau fit alors le rapprochement, et son poing écrasa le bouton de l’éjecteur. Son secteur de patrouille ?

Si les compagnies mettaient jamais la main sur lui, il passerait le reste de sa vie avec des fils connectés au cerveau, à rembourser ce patrouilleur. Et encore, s’il s’en tirait bien. Rien à faire, aucun endroit où aller. L’espace appartenait aux compagnies. Il était réellement à deux mille années-lumière de la maison, maintenant… sur l’épave morte d’un vaisseau à propulseur.

Morte ?

Gollem rejeta en arrière sa chevelure plate et sourit. Ragnarok avait un riche écosystème, il y avait veillé. Personne à l’exception des phagés ne savait que le vaisseau était là, et il pourrait sans doute les empêcher d’entrer pendant un certain temps. Assez longtemps peut-être, pour voir s’il ne pourrait pas tirer quelque énergie de ce monstre habitable sans réveiller tout le secteur. Il éclata soudain de rire. Quelque chose comme un volet rouillé s’ouvrait dans son esprit, laissant entrer une lumière d’apothéose.

« Hé ben, mon vieux ! » marmonna-t-il, et il alla passer la tête dans la chambre de régénération pour vérifier les grands rayons de culture qui s’allongeaient sous les lumières.

Il ne lui fallut qu’une minute pour comprendre ce qui n’allait pas.

Pas étonnant que les phagés soient revenus si vite, pas étonnant qu’il se mette à rire comme un idiot. Ils avaient ensemencé tout le chantier avec du phage. Une véritable usine. L’air était visqueux ; les premiers semis étaient sur le point de faire des spores. Il les traîna dehors, s’emplit les poumons d’air pur, et les jeta par-dessus bord.

Il revint ensuite se livrer à une investigation approfondie. Sur chaque étagère, les algues photosynthétiques commençaient à s’agglutiner, se coagulant pour former le symbiote du genre lichen, qui était le phage. Pas un seul rayon n’était indemne.

Dans quelques jours, Ragnarok n’aurait plus d’air. Mais Topanga et lui s’en moqueraient. Ils seraient complètement défoncés, phagés à mort, bien avant.

Il était tout ce qu’il y a de plus coincé, maintenant.

Il insuffla un peu d’oxygène dans le système de ventilation, et revint à la passerelle. Trouver du métabolite propre ou mourir.

Qui lui donnerait de l’air ? Même s’il arrivait à mettre Ragnarok en mouvement, les dépôts de la compagnie et les Concessions seraient alertés. Autant passer un message à Coronis et se rendre.

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